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La rose et le compas

Le travail en loge

Cette méthode se traduit par la constitution de petits groupes humains: les loges, où les Sœurs et les Frères travaillent ensemble. Elles sont structurées dans le respect des règles fixées par la loi de 1901 sur les associations.
Le travail en loge est un exercice répété régulièrement et collectivement. On y retrouve ses Sœurs et ses Frères qui méritent ce nom parce qu’ils partagent cette démarche, cette quête, cette aspiration.
En loge, par la pratique du Rite Opératif de Salomon, chacun prend sa place; l’espace se différencie; le temps se déroule autrement… la dimension devient sacrée.

Les Sœurs et les Frères qui composent les loges apprennent à s’affranchir des frontières, des nationalités, des religions et des affrontements politiques ou sociaux. Ils sont des femmes et des hommes membres d’une même communauté humaine, astreints aux mêmes nécessités: faire une pause, se retrouver soi- même, être dans une atmosphère sereine pour être plus conscients, plus responsables, plus actifs, plus libres.
Une loge maçonnique, dès lors qu’elle œuvre sur cette voie spécifique qu’est la démarche initiatique, est un lieu privilégié où les rencontres sont plus authentiques, où les masques tombent et où les êtres se découvrent.

Marie-Dominique TERROT VM de la loge “La Rose et le compas”

Le GRAND ARCHITECTE de l‘UNIVERS

Le Grand Architecte de l’Univers est le symbole de l’absolu, de l’infini et de la perfection, par lequel la Franc-maçonnerie affirme la dimension spirituelle de la vie. Il permet de lier entre eux tous les membres de l’Ordre par-delà les concepts religieux, métaphysiques et philosophiques de chacun.

Chaque membre se place en disponibilité d’esprit et en réceptivité spirituelle. Il est libre de croire ou de ne pas croire en un dieu créateur, intelligence suprême, puissance immanente ou force inconsciente.
Le Rite Opératif de Salomon permet de vivre la fraternité́ maçonnique par la pratique d’une règle spirituelle
et une méthode de travail inspirées de la Tradition initiatique.

BEAUTÉ du travail

Un seul rite : le Rite Opératif de Salomon.
Il est le rite unique et fédérateur pratiqué par les loges de Salomon.
Un rite est un ensemble de règles et de cérémonies fixant le fonctionnement et se présentant sous forme de textes.
Les loges de l’Ordre sont dites «de Salo- mon » par référence à la construction du Temple de Jérusalem, soulignant ainsi leur attachement à cette tradition et leur vocation essentielle qui est de contribuer à bâtir le Temple d’une humanité meilleure.
Il n’existe pas de pouvoir hiérarchique centra- lisé autre que celui de l’application du Rite Opératif de Salomon.
Le rituel, riche et profond, permet de se penser dans un autre espace, dans un autre temps.
Le style est recherché: vocabulaire puissant et traditionnel, rythme des phrases et des mots, poésie prenante des cérémonies.

L’expression orale est privilégiée. Elle permet de se révéler avec le cœur.
Les travaux portent uniquement sur des thèmes symboliques et initiatiques. Ils se construisent par les apports de chacun, à l’ex- clusiondetoutexposéouconférence.L’objectif n’est pas de faire étalage de savoirs, mais de faire naître l’éveil.

Le symbolisme est son étude.
Le symbole par le biais de la pensée analogique est générateur de sens. Il permet de révéler une intuition, un contenu abstrait. Il n’enferme pas les mots dans une définition. Chaque Sœur ou Frère a ses paroles pour l’exprimer au mieux. Le symbole réunit ce qui est épars dans la diversité et non dans la conformité.

L’étude des symboles n’est pas un refus du monde, mais un moyen de voir le monde au- delà de son apparence matérielle. Les Sœurs et les Frères sont incités à œuvrer pour une humanité meilleure, mais le rite distingue nettement le travail en loge des prises de position et des actions que chacun reste libre d’accomplir à l’extérieur de la loge.

FORCE de la méthode

Dans son essence, le rituel d’initiation au degré d’apprenti recèle l’alpha et l’oméga de l’enseignement maçonnique. Mais par sa nature synthétique, par ses formes symboliques, cet enseignement n’est pas intégré immédiatement par le néophyte, qui n’en perçoit d’abord que l’expression matérielle et extérieure.

La maçonnerie dite « bleue » est la maçonnerie de la transmission initiatique selon la tradition du métier de bâtisseur à laquelle se réfère ce Rite maçonnique.

La loge est souveraine dans le respect du Rite Opératif de Salomon :
– elle choisit qui elle initie et affilie, qui elle radie ou exclut ;
– elle établit la nature, le rythme et la qualité de ses travaux ;
– elle reçoit tout maçon Sœur ou Frère dûment reconnu comme tel et en situation régulière ;
-elle gère ses finances, évalue seule son travail et son œuvre, sans qu’aucune personne ou institution extérieure à elle n’ait compétence pour influer, intervenir sur elle, ou décider pour elle.

L’unanimité.
Elle est requise dans les votes en loge pour toutes les décisions relatives aux personnes. L’unanimité est un des piliers du Rite, une mise à l’épreuve de la fraternité, de l’équité et de la tolérance.

SAGESSE du fonctionnement

Une loge à taille humaine.
Les loges sont rarement constituées de plus d’une trentaine de membres, ce qui permet à tous les compagnons et maîtres de s’exprimer au cours d’une tenue. Approcher ce seuil est souvent un signal pour la loge d’ouvrir une réflexion sur « l’essaimage », c’est-à-dire la création d’une nouvelle loge, par scissiparité.

La mixité.
Presque toutes nos loges sont mixtes, elles en décident elles-mêmes lors de leur création.

Les spécificités du Rite Opératif de Salomon

La Franc-maçonnerie et particulièrement la franc-maçonnerie française, est organisée en différentes « structures maçonniques » : Obédiences, Ordres Initiatiques, Loges Indépendantes… chacune avec ses particularités et son histoire. La franc-maçonnerie en France est riche de cette diversité qui permet à tout « cherchant » d’emprunter la voie qui lui convient le mieux. Le ROS se distingue des autres Rites par plusieurs aspects.

L’EXPRESSION ORALE

Le ROS propose une démarche axée sur le symbolisme et son étude, en privilégiant le travail oral. Cette expression orale ne concerne pas le rituel, dont la densité ne permettrait pas une restitution
« par cœur » suffisamment précise. Elle concerne les travaux en Loge qui sont faits sans l’aide d’un support écrit.

Le travail oral favorise une expression de soi et non la mise en avant d’une érudition ou d’un travail rédactionnel. Il incite à aller à l’essentiel. Mais l’expression orale est plus bien plus qu’un simple dispositif pratique. Elle replace « la parole » au centre de la démarche maçonnique.
Les Loges travaillant au ROS ne pratiquent pas le système des « planches » tel qu’il est pratiqué dans les autres Loges. La « planche » est souvent un travail écrit, présenté depuis le plateau de l’Orateur et sur lequel les frères et sœurs de l’atelier peuvent poser des questions.

Chez nous, ce dispositif est totalement repensé. Déjà le frère ou la sœur qui introduit le sujet le fait « entre les Colonnes », debout et « à l’ordre ». En aucun cas l’Orateur, officier de la Loge, ne cède son plateau. Ensuite la parole circule non par un système de « questions-réponses » mais pour proposer des apports différents sur le même sujet. Chacun expose donc sa vision. Le terme de
« planche » est donc inapproprié au ROS, sauf à considérer que la planche est collective et qu’elle se constitue de l’apport de tous.

Cette disposition est rendue possible par les types de sujets abordés en Loge : seuls les sujets symboliques sont autorisés. Or le symbole ne permet pas de discours figé : le symbole est ouvert et le symbolisme permet l’apprentissage de la Parole de l’Autre et de son respect.

Les sujets abordés ne sont donc jamais prétextes à polémique : la stricte « triangulation de la parole », interdit l’interpellation directe de celui ou celle qui vient de s’exprimer, et limite voire interdit une discussion contradictoire. Le but est moins de démêler le vrai du faux que d’apporter une pierre à l’édifice, sans déconstruire les apports précédents.

LES TENUES « DE GALERIE »

Les « Galeries » sont une autre spécificité du Rite Opératif de Salomon. Ces réunions, organisées par les Loges, sont des espaces de rencontre entre une Loge et des non-maçons intéressés par la démarche offerte par la franc-maçonnerie. Lieu d’échanges, la Galerie s’enrichit des exposés des maçons qui l’animent et des questions posées par les visiteurs.

Les non-maçons y sont reçus à visage découvert, à condition qu’ils soient dûment invités par un membre d’une Loge Maçonnique. Chaque « galerie » est l’occasion de rappeler les buts de la franc-maçonnerie, de présenter les diverses Obédiences existantes, d’expliquer les Rites, d’aborder le rôle du symbolisme. L’Histoire de la franc-maçonnerie est présentée à chaque cycle de Galerie. Il s’agit de donner une image positive de notre Confrérie mais également d’orienter les non-maçons dans la voie qui leur permettra de s’accomplir le mieux possible.

L’entrée en franc-maçonnerie se fait donc en confiance. Au bout d’un cycle de galeries (deux ou trois en moyenne mais ça peut être plus court), les non-maçons intéressés font une lettre simple au Maître de Loge. Cette lettre déclenche une ou deux rencontres avec des maîtres de l’atelier, discussions conçues non comme des enquêtes mais comme une étape de discussion libre, portant souvent sur les aspects « pratiques » de la démarche : cotisation, engagement d’assiduité, rôle du conjoint, etc.

Le résultat de discussion complète l’apport du parrain qui a conduit le non-maçon jusqu’à la porte du Temple ; il permet à la « Chambre des maîtres » de voter ou non l’admission de l’impétrant aux épreuves de l’initiation maçonnique. Vote qui se fait à l’unanimité des votants.

LES CÉRÉMONIES

Le ROS se distingue par la beauté formelle de ces cérémonies. La cérémonie d’initiation reprend les grands fondamentaux des cérémonies d’initiation maçonnique, et surprend plus d’un visiteur par sa richesse symbolique, la cohérence des symboles présentés et vécus par l’impétrant.

Au-delà de la cérémonie d’initiation, chaque tenue maçonnique se doit d’être un moment privilégié. La forme occupe une place importante : la vêture est stricte pour les sœurs comme pour les frères et ne retient que le noir et le blanc. Les déplacements dans le Temple sont ritualisés avec précision. La disposition du tapis de Loge, constitués de véritables outils que l’on dépose sur un tapis mosaïque, se fait graduellement : les apprentis déposant leurs outils, les compagnons les leurs, l’Expert et le Messager complétant avec les symboles de la Maîtrise.

Le rituel permet aux frères et aux sœurs de se penser dans un autre espace, dans un autre temps. La phrase est recherchée, les mots sont choisis, l’expression est poétique.