Le Régime Ecossais Rectifié propose une voie initiatique de maçonnerie chrétienne à finalité chevaleresque.
Son autre particularité réside dans le fait qu’il se déploie à partir du Haut et Saint Ordre via un ordre intérieur chevaleresque, afin d’aboutir à travers quatre grades aux loges de Saint jean, dans lesquelles seront reçus les impétrants. De par cette configuration, le rite qui y est pratiqué, ‘’infuse’’ du haut vers le bas, un véritable corpus doctrinal.
La doctrine qui innerve le régime écossais rectifié est l’oeuvre, ou plus précisément au sens compagnonnique du terme, le ‘’Chef d’oeuvre’’ de Jean-Baptiste Willermoz. En effet, celui-ci en est l’auteur, le compositeur et l’interprète. Auteur, parce qu’il conçoit une pensée, et la fait naître ; compositeur, parce qu’il transcrit sa partition, son rythme, son phrasé, cela dans un système maçonnique original qui ne s’apparente à aucun autre ; interprète, car il en assure l’orchestration, en étant toujours à la manoeuvre. C’est donc le ‘’Chef d’oeuvre’’ d’une vie ; celle de Jean-Baptiste Willermoz qui, parfois hors du contexte philosophique, et théosophique du XVIIIe siècle, au gré de ses multiples rencontres, a su tracer une pensée initiatique profonde, d’une merveilleuse cohérence, et toujours à découvrir.
Au début de sa réflexion, Willermoz se réfère explicitement aux fondamentaux du Traité de la ‘’Réintégration des Êtres’’ qui expose, selon une lecture allégorique des premiers chapitres de la Genèse, la création de l’univers et l’anthropogonie de « l’homme primitif « . Mais ce récit inspiré des thèses des Elus-Cohens, est profondément reconsidéré par Jean-Baptiste Willermoz. Il en ressort notamment la justification de la venue du ‘’Christ – Rédempteur’’, perspective ignorée par martinez de Pasqually, instigateur de ce rite dit Martinésiste (2).
Fonctionnant idéalement en Régime (3), (c’est-à-dire en parfaite autonomie, du premier au sixième grade), le R.E.R. est donc bien, au sein du paysage maçonnique, une ‘’planète’’ à découvrir, car souvent mal connue, et qui pourra séduire ceux qui sont mis en quête d’une voie initiatique chevaleresque, certes, exigeante et mais ô combien exaltante !